Résumé
Latifa Elmcabeni raconte dans quel contexte est né le Collectif des Madrés, quand son fils a subi des violences policières. Elle parle de l’action du collectif aujourd’hui, de son impact et de sa force. La force des femmes, la force des mères. Saskia Simon informe sur les outils mis en place par Police Watch pour recenser les violences policières et confronter les autorités à ce phénomène qu’elles ignorent ou minimisent grâce à l’absence de statistiques officielles. On parle d’abus policiers quand “l’usage de la contrainte sort du cadre prévu par la loi (principe de légitimité, de proportionnalité et de nécessité), en ce compris les violences verbales et psychologiques (insultes, menaces, racisme, sexisme, etc.), ainsi que les abus de pouvoir (contrôle au faciès, amende et/ ou arrestation non-justifiée, etc.)” (Ligue des droits humains, 2020). Dans le reportage, des extraits de témoignages, captés sur la tribune du rassemblement organisé par le Collectif des Madrés en mai 2021 à l’occasion de la fête des mères, se greffent aux propos de Latifa et de Saskia. Ce jour-là à Bruxelles, les mères et leurs allié·e·s ont occupé l’espace public pour exiger égalité et justice pour tous les enfants – particulièrement les jeunes racisé·e·s – qui subissent des violences policières dans leur quotidien, et exiger que l’impunité cesse.
Source : La Chronique de la Ligue des droits humains ASBL n°191 “Libertés confinées”, p.7, avril-mai-juin 2020 : http://liguedh.be/wp-content/uploads/2020/06/Chronique_LDH_191_Libertes_confinees.pdf.
Les coulisses du tournage
À travers ce reportage, nous voulons soutenir l’action des collectifs et des associations qui militent et se battent pour un changement effectif des règlementations et des pratiques au sein de la police et en finir avec l’impunité. Au-delà des discussions avec Latifa Elmcabeni, Julia Galaski et Saskia Simon pour préparer les entretiens, nous avons échangé avec d’autres acteur·ice·s de la lutte contre les discriminations, anti-raciste et décolonialiste. Plusieurs personnes ont préféré ne pas intervenir dans notre reportage. Selon elles, sans un changement effectif des pratiques au sein de la police et, de manière générale, tant que le système en place est patriarcal et capitaliste, les violences racistes continueront d’exister. “Il est important de parler mais l’impact est parfois minime face au problème structurel de fond”.