Moi, humain sans-frontière

Novembre 2020
Les personnes « sans-papiers » sont des personnes qui n’ont pas de titre de séjour légal pour rester en Belgique. Néanmoins, elles vivent et souvent travaillent ici ; vont à l’école et payent leurs loyers. Elles n’ont pourtant droit à aucune aide sociale, contrairement aux idées reçues. Les personnes que nous avons rencontrées sont ici depuis 5, 6 , 8 ans et malgré leurs multiples demandes et efforts pour prouver leur intégration, elles n’ont pas reçu la faveur de l’Office des étrangers. Elles se retrouvent dès lors dans une situation d’illégalité hypocrite. Impossible de rentrer au pays, mais impossible de vivre selon les règles en Belgique. Reléguées au rang de « citoyen.ne.s de seconde zone » elles ne peuvent compter que sur la solidarité de leur réseau et des structures associatives pour survivre et garder espoir.

Ce projet est le résultat d’une collaboration avec le CAI, le Centre d’Action Interculturelle de la Province de Namur, ainsi que la Clinique de l’Exil et l’Espace Dignité. Le CAI nous a sollicité pour réaliser d’une vidéo d’une quinzaine de minutes afin de donner la parole aux personnes de terrain et de visibiliser des personnes trop « invisibles » dans notre société : les personnes dites ‘sans-papiers’. La vidéo a été diffusée dans le cadre du Plan provincial et local organisé chaque année par le CAI avec tous les acteurs de l’intégration de la province de Namur.

Au travers de cette réalisation, leur volonté est de sensibiliser tout un chacun et l’ensemble de nos pouvoirs publics, à commencer par le niveau communal afin qu’elles puissent, en accord et résonance avec la société civile, intercéder légitimement en leur faveur. En effet, la régularisation des personnes sans-papiers qui résident et travaillent déjà sur notre territoire leur permettrait de participer pleinement à la vie économique via un emploi déclaré, d’avoir accès à un logement et au système de protection sociale et sanitaire et de permettre à leurs enfants de jouir d’une scolarité complète et que la régularisation est donc bénéfique pour la société tout entière. 

Nous avons choisi de réaliser cette vidéo dans une démarche participative. Nous avons organisé un atelier d’intelligence collective avec les acteurs de terrain des associations partenaires pendant lesquels nous avons construit ensemble la trame du scénario, les messages clés et le ton de la vidéo. Nous avons ensuite collaboré de manière très rapprochée à l’identification des intervenants. Le temps était compté, car car la vidéo a été réalisée dans un délai relativement court, mais l’intensité du rythme a permis de créer une cohésion et un travail d’équipe entre tous les partenaires. Une véritable aventure humaine, à l’image des sujets traités.

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